dimanche 9 mars 2014

Dachstein, le siège de 1675 (1)

Porte de la Bruche, XIIIe-XVI siècle

Pour raconter l’histoire de la prise de Dachstein évoquée hier, je propose de vous servir celle fort intéressante que j’ai retrouvée dans les Mémoires des deux dernières campagnes de Turenne en Allemagne publiées en 1680. Nicolas Deschamps, qui en est l’auteur, a servi sous les ordres de Turenne. Son récit écrit immédiatement après les événements détaille le siège et la prise de la ville.

« Dachstein est une petite ville dépendante de l’Évêché de Strasbourg sur la rivière de Brusch, à l’endroit où celle de Mozic s’y vient joindre. Elle est dans une situation plate, environnée d’une forte muraille, flanquée de bonne tours, avec des demies lunes de terre, & quelques autres ouvrages de dehors ; il n’y manquait qu’une contrescarpe. Le Château qui commande un peu la ville, consiste en deux enceintes de fossez qui environnent des bastiments, au milieu desquels est un gros Donjon quarré, flanqué de quatre tours, environné encore d’un assez large fossé. Le Régiment de Knie, un des vieux Corps de l’Empereur , était entré dans cette Place, sous le commandement du Baron Haubits qui en était le Lieutenant Colonel. Il y avait onze petites pièces de canon, & des munitions suffisantes pour une bonne défense. Le Marquis de Vaubrun ayant disposé toutes choses pour le siège, fit ouvrir la tranchée à trois cent pas du fossé, par les Bataillons de Champagne & de Turenne la nuit du vingt-cinq au vingt-sixième de Janvier (1675) ; quoy qu’il gelait très fort, elle fut avancée plus de deux cents pas, & d’abord qu’il fut jour, on fit tirer une batterie de douze canons pour ruiner une tenaille qui couvrait la porte du côté de Strasbourg. La nuit suivante on emporta cet ouvrage l’épée à la main, & on y fit un logement. Le vingt-septième on commença à ruiner une grosse tour qui était près de la porte & à faire brèche au corps de la muraille. La nuit du vingt-sept au vingt-huitième on voulut attacher le mineur par une écluse un peu plus bas que la tour ; mais ce fut sans succès. De sorte que durant le vingt-huitième, on continua de ruiner la muraille, pour rendre la brèche plus accessible, & sur la fin du jour, quoy qu’elle fut encore fort haute & fort étroite, on monta à l’assaut. » … à suivre

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