mercredi 15 octobre 2014

Là-haut, dans le piémont des Vosges


Là où les vignes sont déjà riantes de couleurs, 
Les feuilles à liseré d’or saluent avec douceur, 
la plaine du Rhin encore perdue dans ses rêves.

Le regard se perd dans l’immensité du territoire, 
Accroche au passage quelques clochers pointus, 
Embrasse quelques champs déjà tondus, 
Pendant qu’au loin, la brume pare la Forêt-Noire.

Rémy Brauneisen, 2013

dimanche 5 octobre 2014

Colmar, maisons pittoresques de la rue des Tanneurs



« Ici, parmi ces maisons aux pignons pointus, ces ruelles étroites et le souvenir des temps anciens qui jette sur toutes choses un voile d’histoire, on se croit transporté des siècles en arrière. » Ces mots ne sont pas de moi, c’est Hans Christian Andersen qui les a écrits en 1831, et il ne se trouvait pas à Colmar mais à Lübeck…

dimanche 28 septembre 2014

Rouffach et la plaine d'Alsace



A l’affût de ma proie, je suis chasseur solitaire. Camouflé par la vigne, les yeux cernés par la nuit, je la guette. Elle se terre derrière la Forêt-Noire. Bientôt arrive l’instant fugace où la bête fauve jette un œil par-dessus la montagne. Elle avance ses rayons timides vers les cheminées de la ville. Elle vient rôder jusque dans les faubourgs de Rouffach. L’obturateur frémit avec délectation. La fugace splendeur est enfermée dans la petite boite.

dimanche 21 septembre 2014

Gueberschwihr, en prenant à droite

texte et photo Rémy Brauneisen

En prenant à droite après l’église, dans la rue des Mouches on s’engage.
« Muckagassela » en alsacien, un nom qui fait sourire.

La pente est raide, la rue est encore silencieuse.
Seul le soleil s’éveille et par-dessus les toits pointus s’étire.

On rencontre une ruelle pas moins escarpée, celle qui mène au couvent. 
On se retourne pour souffler et contempler le beau clocher d’art roman.

dimanche 4 mai 2014

Westhouse, la chapelle St-Ulrich et le Holzbad

Pour se rendre sur le site du Holzbad, près de Westhouse, il faut emprunter une route étroite passant entre des champs de blé et de maïs. A l’orée de la forêt, on découvre alors un paisible corps de ferme. Au fond de la cour, entre un hangar agricole et une maison à pan de bois, se cache une chapelle romane. Sont origine remonte au XIIe siècle. Elle a été construite à l’endroit où saint Ulrich aurait fait jaillir une source, non loin du village disparu de Holz.
En 1965, elle se trouve en fort mauvais état. La toiture s’était effondrée et le conseil municipal décide sa démolition. L’entrepreneur chargé du contrat hésite à accomplir la triste besogne, et pense plutôt à préserver le frêle édifice. Sous l’enduit recouvrant les murs, on découvre alors des fresques. Celles-ci datent du XIVe siècle. Quelques années plus tard, une association de bénévoles entreprend petit à petit la rénovation de la chapelle.

La maison à colombages se trouvant à droite de la chapelle était autrefois un établissement de bains. La construction date de 1747.

samedi 12 avril 2014

Ribeauvillé, la tour des Bouchers


Depuis quelques jours le printemps prend ses aises et nous les premières habitudes estivales. A Ribeauvillé, la tour des Bouchers dans son écrin de vert tendre semble, elle aussi, apprécier cette douce chaleur. Autrefois, cette tour porte appelée par les locaux le Metzgerturm était le point de passage obligé pour aller d’un quartier de la ville à l’autre, et l’endroit où œuvrait le bourreau. Au XVIe siècle, elle s’éleva de trois étages supplémentaires pour dominer de ses trente mètres de haut la petite cité enclavée par les montagnes. Son toit pointu s’embrasa en 1803 suite à un terrible incendie qui détruisit les maisons avoisinantes. Restée en fort mauvais état, elle faillit disparaitre lorsqu’on se décida, de céder quelque peu, ici aussi, à la mode haussmannienne qui faisait percer de-ci de-là les villes pour les désengorger et avec bien d’autres arrières pensés encore. Même à Ribeauvillé le combat fit rage entre ceux qui voulaient à tout prix conserver cette partie du patrimoine historique et ceux qui voulaient obstinément démolir la tour porte pour favoriser la circulation. C’est le préfet qui finalement trancha et fit classer la tour monument historique dès 1866.

mardi 11 mars 2014

Niedernai, Goesli d'Ehenheim



Niedernai se trouve un peu à l’écart des circuits touristiques, et pourtant ce village possède une riche histoire qui remonte au moins à l’époque romaine. Envahi par les Armagnacs, incendié par les Strasbourgeois, pillé et détruit par les Suédois, le bourg a connu un développement chaotique par rapport à sa riche voisine Obernai. Il existe aussi, et depuis fort longtemps, un semblant de rivalité entre Obernai et Niedernai, puisque chacune des deux villes pense que le Minnesänger Goesli d’Ehenheim, ce troubadour du XIIIe siècle, fait partie de ses enfants.
Le printemps semblant en avance sur le calendrier, la strophe de notre musicien-poète apporte une couleur supplémentaire à cette nouvelle journée, belle et rieuse.


« Depuis que l’hiver est chassé
Tout se chante avec joie
Bois, bruyères, prés et champs fleuris.
Vers l’aurore, abandonnant même leurs petits,
Les oiseaux joyeux, se promenant sur les lis,
Les roses, les violettes, chantent toutes les fleurs;
Ainsi je chante le regard, le salut ravissant de ma dame,
Lors même qu’elle me donne douleur et souffrance. »

                          Goesli d’Ehenheim, vers 1226-1250