vendredi 10 mai 2013

Andlau, l'église romane


Même si l’église actuelle d’Andlau date principalement du XVIIIe siècle, elle conserve néanmoins quelques intéressantes parties romanes. Il faut rappeler que l’édifice initial élevé à partir de l’an 880 par Richarde, la femme répudiée de l’empereur d’Occident, Charles III, a été détruit par un incendie vers 1045. Lors de son passage en Alsace, en 1049, le pape Léon IX a canonisé Richarde d’Andlau et a ordonné le transfert des cendres de la sainte en l’église à ce moment encore en reconstruction. En 1160, on a déploré un nouvel incendie, et il ne reste de cette étape que la crypte, le tombeau et le magnifique portail qui retient inévitablement l’attention du visiteur. Ce portail est l’un des fleurons de l’art roman en Alsace et la beauté de ses bas-reliefs m’a subjugué. Le tympan présente un Christ remettant une clé, qui pourrait bien être celle du paradis vu sa grande taille, à saint Pierre et un livre à saint Paul. Les bas-reliefs du linteau racontent en cinq scènes l’histoire d’Adam et Ève. Les montants latéraux, c'est-à-dire le jambage, comportent un empilage de niches avec des couples de donateurs. 

On peut bien sûr se demander pourquoi les églises étaient tellement vulnérables aux incendies. La raison est que les plafonds étaient construits avec des charpentes en bois, et ce n’est qu’à partir de la fin du XIIe siècle qu’on remplacé progressivement le bois par la pierre avec des voûtes sur croisées d’ogives. Peut-être une demande insistante des assureurs de l’époque...

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