mardi 30 avril 2013

Strasbourg, la cathédrale


C’est depuis cette magnifique chaire de pierre que le fougueux et truculent prédicateur Jean Geiler von Kaysersberg a fait résonner sa voix dans la cathédrale à partir de 1480. Pendant trente ans, la foule se pressait, attirée par l’éloquence impétueuse du réformateur de l’Église catholique, un précurseur en quelque sorte de la Réforme qui devait intervenir un peu plus tard avec ses terribles conséquences. Transcrits par les Pénitentes de Strasbourg, ses sermons enflammés ont connu un retentissement dans toute l’Europe occidentale. L’empereur lui- même a tenu à s’entretenir d’égal à égal avec cette lumière spirituelle de la fin du Moyen-âge. Dans ses sermons, il pourfendait les excès de l’église et promulguait un retour à la morale. Geiler von Kaysersberg a épinglé au passage les abus de bonne chère en Alsace. C’est Hans Hammer qui a réalisé pour le prédicateur cette œuvre d’art très ouvragée avec sa cinquantaine de statuettes finement ciselées. Datée de 1485, elle est un bel exemple de l’art gothique flamboyant en Alsace.

lundi 29 avril 2013

Ottmarsheim, l'église romane



Les lettres à un ami intitulées Le Rhin où Victor Hugo raconte son voyage le long du fleuve, voilà une de mes lectures du moment (j’en profite au passage pour remercier Cyrille pour sa suggestion). Alors quand Hugo arrive à Aix-la-Chapelle durant l’été 1838, il consacre sa première visite à la chapelle érigée à la demande de Charlemagne. Il ne cache pas sa déception lorsqu’il découvre ce lieu déjà millénaire. "Hybride et discordant" écrit-il en parlant de l’aspect extérieur de l’église. Puis en parlant de l'intérieur de la chapelle palatine « Rien de plus choquant et de plus effronté que cette chapelle rococo, étalant ses grâces de courtisane autour de ce grand nom carlovingien. Des anges qui ressemblent à des amours, des palmes qui ressemblent à des panaches, des guirlandes de fleurs et des nœuds de rubans, voilà ce que le goût Pompadour a mis sous le dôme d’Othon III et sur la tombe de Charlemagne. La seule chose qui soit digne de l’homme et du lieu dans cette indécente chapelle, c’est une immense lampe circulaire…donnée par Barberousse à Charlemagne. »

Si je vous parle de cette étape aixoise de Hugo, c’est que l’abbaye palatine a servi de modèle à celle où nous entrons aujourd’hui, après l’avoir déjà approché de l’extérieur, il y a de cela quelques semaines. Malgré quelques tourments liés aux soubresauts de l’histoire et des rajouts au XVe siècle, l’on a su garder une apparence respectable à l’église d’Ottmarsheim. Probablement qu’elle aurait produit un effet moins singulier sur notre illustre écrivain.

En entrant dans la nef octogonale, on est saisi d’une impression réconfortante de solidité ; on découvre des formes d’une grande pureté et des proportions parfaites, le tout sur trois niveaux. Heureusement pour nous qu’elle ne soit pas tombée entre les mains de quelque architecte moderniste ou d'un maître d’ouvrage illuminé comme cela se produit encore souvent.
Voilà, ce billet a été à peine plus long que de coutume, mais ce n’est pas tous les jours que Victor Hugo s’invite.

samedi 20 avril 2013

Préambule


Strasbourg, quartier de la Petite France

Ce blog a pour but de rendre accessible à tous les billets de la page Facebook « Colmar by Rémy Brauneisen ». Il propose un regard personnel sur l’Alsace au moyen d’images accompagnées de courts textes. Une vision personnelle dépouillée de modernisme pour une mise en valeur d'un patrimoine séculaire. Un regard, où se mêle  l'histoire et la poésie,  une balade qui vous emmènera des Vosges au Rhin et de Wissembourg à Ferrette, et cela au fil des saisons.